Vous avez dit bénévolat ?

Le bénévolat, maître mot associatif

Par Paul-Edouard DESPIERRES

Quand, en 1966, je décide de créer une 1ère association – d’étudiants à l’époque -, j’étais loin d’imaginer dans quel engrenage je mettais le petit doigt. Mais à la réflexion, je ne le regrette pas et si j’avais un conseil à donner à une jeunesse désireuse de goûter aux arcanes de la relation associative, je n’aurais aujourd’hui aucun état d’âme et j’encouragerais même cette idée de vouloir partager avec d’autres ce qui, au fond, sert à valoriser notre désir d’échange et de transmission d’un savoir être avant que de ne mettre en avant un savoir-faire personnel.

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Dans cet engagement volontaire, le premier élément à ne jamais négliger est le don de soi, qui ne souffre aucun calcul, et qui doit, en toutes circonstances, se détacher absolument de toute volonté hégémonique qui soit liée de près ou de loin à la notion de pouvoir : quel qu’en soit la dimension, on n’est pas bénévole pour exercer un pouvoir.

Un de mes amis qui se reconnaîtra dans son propos repris ici me disait un jour « dans bénévole, n’oublie jamais qu’il y a deux mots, benêt et volé : benêt par ce qu’il faut l’être un tantinet pour donner de ton temps comme tu le fais, et volé parce que le temps c’est de l’argent ». En caricaturant à sa façon l’analyse qu’il faisait lui-même de son propre engagement bénévole, Il ne croyait pas si bien dire, lui qui donne aujourd’hui sans compter auprès d’une jeunesse à qui il tente d’inculquer le respect des valeurs liées à la vie en Société au travers d’un sport qu’il maîtrise parfaitement.

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La valorisation du bénévolat constitue aussi cette autre facette de l’engagement personnel. Elle n’est en aucune façon construite sur ce qu’on pourrait définir comme une organisation très hiérarchisée faite de carcans inamovibles qui font qu’un Président serait ou deviendrait cet être intouchable et inabordable drapé de sa toge présidentielle le rendant éloigné de sa base associative. Le Président se fera un devoir de ne jamais oublier celles et ceux qui l’ont mis en place dans une sorte de reconnaissance d’un savoir être et d’un savoir-faire que nul ne conteste.

Bien au-delà, cette prise en compte du fait associatif et de cette reconnaissance incontestée doit se construire sur la notion d’équipe et sur ce qu’implique de partage et de délégation cette notion fondamentale qu’on a trop souvent tendance à oublier, tant il devient confortable d’exercer un pouvoir que personne ne conteste. En ne s’en rendant pas compte, grisé que l’on est par le pouvoir, on en oublie alors l’essentiel et on en devient le despote que personne n’ose plus affronter au sein même de la structure qui vous a porté.

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Aujourd’hui, parce qu’on n’a pas cette fibre personnelle qui vous fait vous remettre en cause à tout moment dans l’analyse de votre engagement bénévole, parce qu’on préfère asseoir son autorité sur des textes qui ont pris de l’âge et que le confort de votre propre autorité n’incite pas à réviser, parce qu’il est plus facile de se retrancher derrière un texte que d’en analyser le contenu et de voir si on peut l’adapter à des situations nouvelles sans finalement en dénaturer l’essence, parce qu’enfin, il est plus facile aussi de se prévaloir d’une cour de « bénit oui oui » bien incapable de développer la moindre idée de progrès, on s’en tient à la stricte application réglementaire de ce qu’on a soi-même interprété pour en fabriquer de toute pièce un texte dont on dit qu’il a valeur de Loi.

Aussi loin qu’on puisse remonter dans le temps, force est de constater que c’est ainsi que se sont construites les plus grandes dictatures, oubliant toute notion de partage et d’engagement de soi au profit d’un pouvoir exercé sans partage ni don de soi. C’est ainsi également que cette forme de dictat associatif aboutit ici et là à l’émergence de petits chefs sans envergure qui ne constituent au final que les faire valoir de leur maître à penser dont ils ne reproduisent à sa plus grande satisfaction que des méthodes ne laissant libre cours à aucune discussion ni à aucune remise en cause personnelle.

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A terme, il est évident

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que le constat se fera d’une déliquescence progressive du fait associatif. Ne nous donnant pas les moyens d’en assurer la critique ou l’analyse qu’exigent l’évolution normale de tout engagement personnel, ne nous donnant pas davantage les moyens d’échanger sur les thèmes de ce qui devrait constituer une réflexion permanente des dirigeants bénévoles que nous sommes, nous ne pourrons que constater que le passé était meilleur, qu’il était porteur de ces valeurs qu’on a oubliées, qu’il était synonyme de rêve, d’ambition, de travail et de partage, toutes notions totalement oubliée aujourd’hui par ceux-là même qui les reprennent à leur compte sans même en connaître l’essence.

Il est facile de critiquer me direz-vous et j’en conviens si effectivement on ne se contente que de le dire. Mais reprendre à son compte l’engagement bénévole et en faire son cheval de bataille pour affirmer que les choses peuvent changer autrement qu’en annonçant dans un éditorial « promis, juré, en 2015 ! » on fera ce qu’on a dit et on mettra en place ce que sa propre équipe n’a jamais su dynamiser, alors, on fait ce qu’il faut pour s’en donner les moyens, on cesse de s’asseoir sur ce mode de fonctionnement si bien défini dans ce qu’on appelle « le contentement du petit peu » qui fait que rien ne bouge, que la routine est bien là pour faire justement en sorte que rien ne bouge et qu’au final, on reste Président.

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Se doter des outils et des moyens que ce siècle nous amène, faire que notre jeunesse puisse être séduite par l’approche d’un savoir-faire qui n’hésite pas à avoir recours à des moyens qu’elle utilise elle-même pour communiquer autrement que par un recueil d’anatomie qui ne fait « bander » personne que ses propres auteurs, avoir le courage de regarder son siècle en face et d’en utiliser les outils de diffusion qui font son originalité et qui en constituent sa force, voilà bien le défi auquel nous devons nous confronter, voilà bien le défi que nous lance cette jeunesse qui n’attend de nous que partage et transmission de notre savoir-faire mais avec des outils qui sont les siens, et pas ceux de nos ancêtres si respectables soient-ils eu égard à leur engagement à eux que la solidarité guidait dans tous les instants, y compris dans ces périodes de revers qu’ils ont connues et qui ont fait leur force.

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Maître mot associatif, le bénévolat doit rester une formidable école d’humilité. Ne l’oublions jamais.