Vent, vol et voile

 

Des points communs entre la Voile, le Vent et les Vols de Pigeons Voyageurs

Au plus fort de la période des entraînements, les uns préparent leur sélection aux différents Championnats organisés par la Fédération Française de Voile, les autres préparent leur participation aux nombreux concours – un chaque quinze jours – organisés par la Fédération Colombophile Française.
Entre les deux, point de lien me diriez-vous ? Et pourtant, jugez-en plutôt…

C’était il y a deux jours, sur le parking de la Ligue de Voile Languedoc Roussillon à Pérols, un lâcher d’entraînement de quelques 165 pigeons voyageurs. Leur destination :
Leur colombier d’origine à quelques 42 km de là qu’ils rejoindront en moins de 30 mn soit à une vitesse de près de 84 km/h !

Vitesse étonnante ? Pas du tout… les records font état de performances ponctuelles pouvant parfois atteindre les 130 à 150 km/h, aidés en cela, lorsque c’est le cas, de vents de queue (en voile, on dira plutôt « vents portants ») et de vents ascensionnels que nos préférés savent exploiter bien au delà de ce que l’être humain sait faire.

Pour la circonstance, ce jour-là à l’heure de midi, le vent était latéral par rapport au lieu de destination (en voile on dirait « largue ») et le temps brumeux (en voile on dirait « visibilité réduite ») mais le vol d’entraînement demeure en la matière le meilleur garant d’une bonne participation sur les concours fédéraux dont le premier est prévu fin mars.

Parfois, c’est un vent de bec (en voile on dirait « près serré ») qui ralentit la vitesse escomptée.
Mais la volonté de ces athlètes de haut niveau n’a d’égal que leur courage :
Quel colombophile n’a pas vu un jour rentrer au colombier l’un de ses pensionnaires, gravement blessé loin de chez lui par une attaque de rapace après même des centaines de kilomètres parcourus ?…Et pourtant, il rentre !

Instinct ? Certes… Mais capacités sportives évidentes ? C’est indéniable.
Et il n’est pas rare de constater chez soi les performances remarquables de ces volatiles qui ont tant fait parler d’eux lors des conflits mondiaux d’antan.
Aujourd’hui, ce sont davantage les réalisations sportives résultant d’une sélection généalogique rigoureuse qui sont recherchées et il est courant de vouloir préserver alors comme reproducteur tel ou tel spécimen que l’on va protéger pour avoir su réaliser des moyennes remarquables sur une série de concours consécutifs (« courses à suivre » en voile).

En mémoire le matricule n° 454181 (en voile, son « identifiant ») qui avait réalisé une moyenne de 1856 m/mn (en voile, on dirait « un noeud » soit un « mille nautique » à la mn) sur une série de 7 concours consécutifs au cours de l’année 2008.
Comptez donc : une vitesse de « 60 noeuds » ! Plus de 110 km/h de moyenne sur quelques 2100 km parcourus ! Quand on vous dit que lâchés à tel ou tel endroit, il rentrent au colombier plus vite que vous en voiture ! A la condition pour vous de respecter les vitesses limitées ! Mais pour eux, point de radars fixes, ni de contrôles actifs. Tout juste quelques contrôles antidopage… Eh oui ! là aussi. On en reparlera bientôt.