Une solution d’attente

Départ en vacances et/ou impératif ponctuel

Par P-Ed. Despierres

Qui ne s’est pas trouvé confronté un jour ou l’autre à ce difficile dilemme qui ne laisse à chacun que peu de réponses possibles ?Partir ou rester ? A qui confier le soin de nos protégés ? A une époque où le don de soi et la notion de service ne font plus partie que des très rares valeurs encore partagées par de très rares colombophiles, il nous faut bien chercher les solutions de dépannage qui permettront à l’un ou l’autre de se libérer très momentanément des contraintes journalières liées aux soins indispensables et régulièrement dus à nos amis voyageurs.

Pour ma part, je dois avouer que la famille a très souvent répondu à ces nécessités. Elle les a d’ailleurs assurées avec d’autant plus de sérieux que la plupart du temps ce qui aurait pu constituer pour certains une véritable contrainte était quasi organisé : abreuvoirs automatiques avec réserve d’eau auto alimentée par un puits sont installés efficacement depuis plusieurs années et un petit réceptacle à niveau est judicieusement placé dans chacun des colombiers de ma colonie. Jamais il n’a manqué d’eau, y compris pendant les périodes de gel. Mieux, le réservoir général sert également à doser l’ensemble des traitements administrés par voie orale lorsque cela est rendu nécessaire. Manquer d’eau peut tourner à la catastrophe en votre absence. Ça n’est jamais arrivé avec le système en place.

Pour agrainer, c’est une autre histoire ! Il faut doser, choisir ses mélanges, les ajuster, souvent les modifier en tenant compte des programmes des courses et des engagements à prévoir sur celles-ci. Et ce n’est pas toujours évident ! Un temps, je me suis imaginé que des agrainoirs à réserve pourraient faire l’affaire. J’avais même songé en construire qui se remplissaient de l’extérieur, sans même rentrer dans le colombier. L’idée fut vite abandonnée : trop coûteuse à mettre en place !

Construits sur de petits pilotis métalliques, mes quatre colombiers disposent d’un plancher de type caillebotis métallique. Derrière ces colombiers, j’ai réservé un « parcours » fermé pour quelques poules qui ont accès sous mes colombiers aux

graines gâchées par les pigeons voyageurs (voir poule sous le caillebotis sur l’une des photos proposées). Ainsi, rien n’est perdu ! les poules sont nourries des excès de mes pigeons sans avoir le moindre contact avec eux et me produisent aussi quelques œufs frais toujours appréciés.

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Quand vient le moment d’une absence prolongée en raison d’engagements bénévoles pour une autre fédération au sein de laquelle j’assure de nombreux arbitrages, je dispose alors quelques bacs à réserve de grains (20 kg/bac) qui, non suspendus, sont disposés de telle façon que chaque pensionnaire y vienne chercher ce dont il a réellement besoin pour sa subsistance. Certes, le choix gourmand pourra faire que chacun y privilégie aussi ses propres préférences, rendant momentanément inaccessibles toutes les petites graines du mélange qui avaient satisfait la gourmandise du moment. Mais à son propre piège est bien pris qui croyait prendre et au final, il faudra tout de même « consommer » ce qui n’avait pas la préférence pour pouvoir accéder aux autres graines descendues par simple gravitation.

Agrainoir E news

Et au total, plusieurs jours pourront ne pas voir de visite du colombophile qui remettra en place à son retour les agrainoirs habituellement dosés pour une pitance journalière. Solution simple, efficace et peu coûteuse, l’agrainoir qu’il faut choisir « à barreaux » peut apporter un peu de confort dans le suivi de nos colonies.