Mélanges : Graines et régimes

Graines et régimes (par Ad Schaerlaeckens )

(NDLR) L’article date un peu (2005) … Pour autant il est riche de conseils et de vérités.

On me demande souvent pourquoi je ne traite jamais des graines et de la manière de nourrir. Cela n’a jamais retenu mon attention parce que je n’ai pas connu de problème à ce sujet. Ajoutez-y que je ne crois pas à l’existence d’un « régime type idéal « , applicable à tous moments et durant toute la saison. S’ils parlent ouvertement, tous les champions interrogés lors de reportage vous présenteront des régimes totalement différents. L’un vous dira que l’orge vaut de l’or, l’autre n’en veut à aucun prix. Les uns servent un mélange « dépuratif » à la rentrée de concours, chez les autres les pigeons peuvent choisir librement. Tous récoltent de bons résultats sans quoi ils ne seraient pas champions.

Impossible.

La difficulté de nourrir comme il se doit résulte de la grande différence entre les situations auxquelles il faut s’adapter.
– Il Y a les grands froids et la canicule.
– Des pigeons qui nourrissent et d’autres « au repos « .
– Ceux qu’on engage dans une rude épreuve à grande distance et d’autres qui participent à une petite étape avec vent favorable.
– Il ne faut pas nourrir de la même manière des pigeons rentrant d’une étape pénible et d’autres qui ont fait une promenade.
Beaucoup de bons amateurs ne s’inquiètent pas de ce problème parce qu’il leur paraît évident de nourrir selon les circonstances.

Plusieurs possibilités.

Tous les chemins mènent à Rome et toutes les manières de nourrir peuvent mener à bien. On peut faire une science de la fabrication de mélanges à pourcentages précis et étudiés, mais vous pouvez aussi vous fier à l’instinct du pigeon si vous n’êtes versé en la matière. Vous le laissez choisir quitte à devoir jeter les restants à des sujets qui ne volent ni élèvent. Si vous surveillez de près les pigeons qui peuvent choisir vous verrez que leurs choix varient selon les circonstances. Ils peuvent nous appendre bien des choses à ce sujet.

L’instinct.

Si vous vous fiez à l’instinct du pigeon qui choisit sa pitance vous verrez aussi qu’il prend telles graines lorsqu’il est en forme et d’autres lorsqu’il ne l’est pas. Les pigeons qui nourrissent ne prennent pas les mêmes graines que ceux qui couvent. Lorsqu’ils se retapent au lendemain d’une rude randonnée, leur choix variera une fois de plus.
Ne concluez pas que je me moque et que tous ces détails n’ont pas de sens parce que je dis que cela ne m’intéresse pas beaucoup. Je ne suis pas savant en la matière, mais je tenterai quand même de proposer quelques lignes de conduite. Cela déclenchera peut-être quelques remarques « scientifiques « , mais il demeure que mes pigeons se distinguent dans les concours.
Pour simplifier les choses, je m’en tiendrai à la distinction usuelle entre régimes « légers et lourds « .
Trop « léger » fera mal aux pigeons appelés à fournir de gros efforts. Trop « lourd » détruit les pigeons qui ne font que la vitesse, n’élèvent pas ou ne volent pas du tout.

Mélange léger.

Par « léger » on désigne un mélange contenant une solide dose de dépuratif et de diète.
Orge, dari, sorgho, froment, riz et maïs ( !) tombent sous le label « léger ». Le froment n’est pas une bonne nourriture à mes yeux, l’avoine et le seigle ne conviennent pas aux pigeons. On peut nourrir « léger » :
– des pigeons « veufs « , au naturel ou pigeonneaux qui ne participent qu’à des concours de courtes distances,
– des pigeons à la couvaison,
– lors de la séparation des sexes et après la saison.

Mélange lourd.

Lourd signifie riche en protéines, avec pois, féveroles, vesces, soja, chanvre et cacahuètes. Il faut des protéines pour faire du muscle, mais il faut rester prudent. Vous pouvez en servir trop peu (les pigeons en ont absolument besoin), mais aussi trop. Si vous donnez trop de pois et féveroles à vos pigeons vous obtiendrez automatiquement des chairs bleues. Les pigeons ne peuvent présenter des chairs bleues. Nous y reviendrons. On donne du mélange lourd, riche en protéines à des pigeons qui élèvent.
Certainement pas tous les jours de la semaine aux voyageurs. La dépense d’énergie des voyageurs invoque d’autres besoins. Par voyageurs j’entends des pigeons appelés à fournir de sérieux efforts. Ceux qui ne participent qu’à des petits concours d’une centaine de kilomètres ne dépensent quasi pas d’énergie. Il ne faut donc prendre aucune mesure particulière à leur égard.

Voyageurs.

En langage courant il se dit que ce sont principalement les hydrates de carbone qui font voler le pigeon. Les hydrates de carbone fournissent de l’énergie par l’entremise des sucres que le pigeon y puise.
Le maïs est particulièrement riche en hydrates de carbone et il leur doit sa popularité. Les pigeons le mangent volontiers et il convient particulièrement à ceux qui participent aux concours. En saison, j’ose l’introduire à 50 % dans le mélange. Mais le pigeon ne peut voler des heures uniquement avec des sucres en provenance des hydrates de carbone. Il arrive un moment que les sucres sont consommés et le pigeon poursuit alors sur sa réserve en graisses. Celles-ci épuisées, il se forme des déchets empoisonnés que le foie doit éliminer. Si cela ne s’est pas bien produit avant le concours suivant, le pigeon ne sera pas en forme. On peut vérifier aisément si le pigeon est prêt pour être à nouveau engagé. Dans le cas contraire il présente des chairs bleues. C’est signe de manque de forme et sans forme pas de bons résultats. Un enfant sait cela.

Chair bleue.

On entend régulièrement des amateurs se plaindre de la chair bleue. C’est normal.
On ne peut en attendre rien de bien. Les médicaments ne sont pas opérationnels dans ce cas. Il leur faut du repos, de l’air (oxygène) et surtout une alimentation légère.
On ne dira jamais assez combien il est imprudent d’engager des pigeons sortant d’une rude épreuve et dont la chair n’est pas redevenue joliment rose.

Rétablissement.

On nourrira donc » léger» au retour d’un vol éprouvant. Les préparations sont alors souhaitées, tels glucose, électrolytes, minéraux et oligoéléments. Ils aident à reconstituer les » réserves » entamées.
Vous pouvez aussi offrir une aide efficace en présentant un supplément de graisse avant la mise en loges.
Les prestations s’en trouveront améliorées. Les cacahuètes contiennent beaucoup de corps gras et sont donc indiquées dans ce cas.

Le temps froid.

Il peut faire très froid dans le pays. Bien qu’ils ne soient météorologues, les pigeons adaptent d’instinct leur régime alimentaire à l’approche d’une période de grand froid. Ils se nourrissent visiblement beaucoup plus que d’habitude. Nous ferons bien d’en tenir compte. Qui nourrit peu et  » léger » par grand froid fait mal à ses pigeons. Ils réduiront leur appétit dès que le grand froid s’adoucira. Nous devrons encore nous y adapter et repasser au régime » léger » mesuré.
Cela vaut également pour la saison chaude. Comme ils n’éprouvent pas de grands besoins énergétiques pour tenir le corps à température, les pigeons mangent peu et nous pouvons donc réduire et alléger la ration.

Il arrive que les pigeons s’affaissent sur leurs pattes en rentrant d’une étape. Ce n’est pas inquiétant et cela ne dure guère. Cela résulte le plus souvent d’un manque de magnésium et autres minéraux. Les minéraux sont importants pour les pigeons.
Comme ils les extraient des graines en quantité trop réduites, nous devons les aider.
Avec quoi?
Bonne question? Avec du grit. C’est bon et pas cher. Présentez donc une dose de grit à la rentrée d’une étape de fond et voyez ce qu’ils en feront. Ils prendront presque certainement le grit en premier. Deux ou trois jours de grit ne rétabliront pas le manque de minéraux.
Après un gros effort les hydrates de carbone et les sucres (électrolytes) sont si indispensables que les minéraux du grit.

Pour la course.

Les pindas sont à la mode.
Et pour cause.
Ils contiennent les graisses indispensables pour de longues heures de vol. Les pindas sont source de « réserves » supplémentaires. De nombreux amateurs les emploient mal.
Il est insensé de présenter des pindas le jour de l’enlogement pour les concours avec une nuit de panier. Les pigeons mettent quelques jours pour en extraire ce qu’il faut.
Il est tout aussi erroné de donner beaucoup de pois, de féveroles et d’autres aliments riches en protéines avant un concours difficile. Ils chargent inutilement le corps.

Attention.

Après ce que je viens de dire et sous l’influence de la publicité, vous pourriez vous mettre à attacher plus d’importance qu’il ne faut aux vitamines, oligos minéraux, sucres, électrolytes etc. Mais attention! Trop c’est trop et l »’excès » peut être toxique (poison) en chargeant trop lourdement le foie. Seul le sucre de raisin exige moins de prudence.
Les électrolytes sont surtout utiles par températures caniculaires déshydratantes.
La déshydratation provoque la perte de sels corporels et on ne peut les remplacer par de l’eau de boisson. Les « excès » d’électrolytes sont plus bénéfiques pour les producteurs que pour les pigeons.
Moderne.

Restent les produits « modernes » telle la carnitine. L’information scientifique à son sujet ne nous rend pas plus savant. Certains biologistes prétendent que le corps du pigeon produit suffisamment de carnitine et que si vous en ajoutez vous freinez la production naturelle.
D’autres font son éloge. Je n’ai aucune expérience en la matière et ne puis donc rien en dire d’intéressant. Propolis et ginseng seraient également à apprécier. C’est possible, mais je connais plein d’amateurs qui l’ont servi à leurs pigeons mais n’ont pas mieux joué pour cela.

Thé.

Et le thé alors?
Comme c’est un produit naturel il n’est probablement pas mauvais. Il y a longtemps que je n’en sers plus et je ne vois pas de différence.
Petit problème: les pigeons boivent moins, à cause du goût inhabituel.
Ils ont des fientes plus sèches et plus liées et on conclut que le thé doit être bon.
Ces fientes n’ont rien de commun avec la santé dans ce cas. Ajoutez n’importe quoi qui donne un mauvais goût à l’eau de l’abreuvoir et vous obtiendrez des fientes sèches. Uniquement parce que les pigeons s’abreuvent moins. Cela n’a rien à voir avec la santé. Je crois qu’il est préférable de s’en tenir tant que possible à l’eau claire.
Lorsque les pigeons boivent trop peu l’hydratation du corps est dérangée et nous devons éviter de provoquer cela.

L’ail.

Je serai bref pour parler ail et oignons. Je n’y connais rien. Pour les humains, l’emploi de l’ail est controversé depuis des siècles.
Il est possible qu’il soit bon pour les pigeons, mais à la condition de ne pas en abuser et de le servir plus longtemps en petites quantités.
Donner de l’ail une fois la semaine ne sert à rien. La même remarque vaut pour l’oignon.

Jouer.

Les débutants s’informent régulièrement pour connaître le meilleur moment pour nourrir les pigeons le jour de l’enlogement.
Tout le monde sait que les « vitessiers » belges jouent comme on dit « sur une pointe de faim ». Je ne puis prétendre que c’est dangereux pour des petites étapes d’environ 100 kilomètres et une nuit de panier, mais je n’aime pas. Personnellement je n’engage jamais des pigeons sans les nourrir le jour de la mise en loges.
Au retour les miens se précipitent généralement pour rentrer. Je ne dois pas les affamer pour cela. L’excès contraire: enloger des pigeons à jabot plein est incontestablement une grossière erreur.

Erreur.

Les pigeons engagés à jabot plein sont handicapés.
Plus ils auront ramassé de graines et plus ils devront boire pour digérer. Mais si vous enlogez le soir pour un concours du lendemain matin vous risquez que les pigeons n’ont plus l’occasion de boire dans les paniers. S’ils ne reçoivent pas d’eau en suffisance, ils l’extrairont de leur organisme. Il va de soi que cela ne peut leur faire du bien.
C’est pour cela qu’il faut finir de nourrir au moins quelques heures avant la mise au panier pour n’importe quelle étape.
Ils auront le temps d’absorber l’eau nécessaire pour faire digérer ce qu’ils ont dans le jabot.
Nourrir juste avant d’enloger est une grossière erreur.

Dépurer ?

On lit et entend aussi régulièrement que certains amateurs ne nourrissent pas leurs pigeons au retour des concours.
Le meilleur dépuratif qui soit, ajoute-t-on en montrant les fientes vertes. Mais ces fientes vertes et la dépuration qu’on veut leur attribuer n’ont rien en commun. Ce « vert » vient de la bile de la gale qui agit pour opérer une digestion qui n’a pas lieu dans ce cas. Bien que les pigeons ne se traitent pas comme des humains, tout médecin sportif vous dira qu’il est absurde d’imposer un jeûne à l’issue d’un gros effort.
Doser en s’en tenant à deux petites rations légères le jour de la rentrée, passons. Mais laisser plusieurs heures sans rien, non!

Ici.

Je ne me complique pas la vie aux arrivées de concours. Ils peuvent choisir et manger autant qu’ils veulent. Je fais confiance à l’instinct du pigeon.
On a pu lire précédemment que les pigeons semblent sentir d’instinct ce dont ils ont besoin.
Lorsqu’ils gavent des pipants ils prennent en abondance des minéraux et autres produits complémentaires qu’ils ne regardent pas lorsqu’ils sont « veufs ». L’amateur attentif peut déceler ce qui convient ou non à ses pigeons.
Je préciserai que, si mes pigeons mangent à volonté et ce qu’ils préfèrent lorsqu’ils rentrent de concours, cela change dès le lendemain.

Comme d’autres. 

Comme bien d’autres je nourris peu et léger, dès le lendemain de la rentrée. J’essaie de doser afin qu’ils mangent encore beaucoup la veille et peu le jour de la mise en loges. Si les pigeons ont toujours grand faim le jour de la mise au panier, c’est que vous avez commis des erreurs.
De même s’ils ne mangent plus bien deux jours plus tôt.
Certains amateurs disent éprouver des difficultés à tenir leurs « veufs » en appétit.
C’est pourtant facile. Il suffit de nourrir peu et léger au début de semaine.

On finirait par croire que nourrir est un art. Je ne le crois pas. Comme déjà vu, les pigeons vous « disent » quand, combien et de quoi ils ont besoin.
L’art est de savoir le découvrir.
Certains n’en sont malheureusement pas capables.
Alors, ils font comme si. ..

J’éprouve toujours du mal à ne pas sourire lorsque je découvre des compositions alimentaires.
Vous connaissez le tableau.
Quatre pour cent d’une graine, onze pour cent d’une autre, encore treize pour cent d’une troisième et cetera.
Je trouve cela à ce point ridicule que je me prends parfois à additionner pour vérifier si ça fait bien cent au total.
Lorsque vous constatez en plus que le mélange « idéal » d’une firme est complètement différent de celui proposé par une autre, la conviction du ridicule se confirme.
Cela révèle aussi qu’on n’est pas à quelques pour cent près pour l’une ou l’autre graine:
22 pour cent de maïs ou 24 pour cent. Six pour cent de froment ou quatre. Que voulez-vous que nous en fassions?

Plus intéressant.

Il est plus intéressant d’en apprendre un peu plus sur les graines, les semences et les légumineuses que nous servons à nos pigeons. Comme la théorie de l’alimentation regorge d’inconnues pour moi, je me suis plongé dans la lecture adéquate.
Quelques heures d’étude, d’information, de notes et de comparaisons m’ont donné matière à conclure cette série d’articles sur l’alimentation et la manière de nourrir.

Orge.

L’orge fait l’objet de controverses entre colombophiles. Parce que les pigeons ne l’aiment pas?
On en parle surtout dans les reportages chez des champions.
Il en est qui donnent beaucoup d’orge et d’autres qui n’en veulent pas. Ce n’est pas une graine sans qualité, que du contraire. L’orge est même très nourrissante. Elle est très digeste en plus.
Il ya quelques années mes pigeonneaux appelés à participer au concours pouvaient prendre autant d’orge qu’ils voulaient le matin du jour de départ. Ils en prenaient, mais pas beaucoup.
Résultat: ils ne partaient pas affamés et sans avoir le jabot plein quand même.
Cela a très bien fonctionné et je ne sais toujours pas pourquoi j’ai rompu avec cette formule, car l’orge n’est pratiquement pas sujette à critique.
La légende selon laquelle les pigeonneaux nourris à l’orge se blessent la gorge, n’est tout bonnement qu’une légende.

Maïs.

Le maïs est la graine essentielle de l’alimentation du pigeon.
Il en est de différents calibres (du popcorn au grand jaune) mais leurs qualités diffèrent peu.
Les pigeons aiment le maïs. Il est très digeste et comme déjà dit, il est riche en hydrates de carbone.
Les pigeons y puisent de l’énergie, il est donc spécialement indiqué pour la participation aux concours. En saison je l’achète toujours à part et j’ajoute quelques poignées au mélange habituelles derniers jours avant l’enlogement.
Certaines firmes présentent des maïs différents dans un même mélange. Probablement à la demande des amateurs. Je n’en vois pas l’utilité.
L’attirance du pigeon pour le maïs présente quelques risques.
Si vous servez beaucoup de maïs l’hiver aux pigeons qui sortent peu et consomment peu d’énergie vous risquez d’emmagasiner les graisses dans leur corps. Les pigeons engraissent, deviennent paresseux et ne volent plus.
Il est préférable de ne pas donner trop de maïs l’hiver, surtout à des pigeons enfermés.

Pois.

Les pois et les féveroles sont des légumineuses riches en protéines.
Très nourrissants par les vitamines B et E ainsi que la carotène qu’ils contiennent.
Comme les pipants en croissance ont grandement besoin de ces vitamines et des protéines, les pois sont très bons pour les nourriciers au gavage.
Ils doivent donc être incorporés dans tout mélange d’élevage.
Celui que je présente à mes pigeonneaux contient des pois jusqu’à ce qu’ils ont trois mois.
A l’approche de la saison des concours ils disparaissent quasi complètement du menu.
J’ai l’impression que les pigeons qui éprouvent quelques ennuis de santé digèrent malles pois.
Une trop grande quantité de pois produit des chairs bleues.
En résumé: les pois sont indispensables pour les éleveurs, mais les pigeons qui participent aux concours peuvent se contenter d’une quantité réduite.

Froment.

Le froment contient moins d’hydrates de carbone que le maïs mais plus de protéines.
Je ne suis pas très porté pour le froment.
Il est très bon pour l’homme et tient une part importante dans son alimentation, mais je ne servirai pas à mes pigeons un mélange à grand pourcentage de froment.
Il engraisse rapidement les pigeons et le froment frais est même dangereux parce qu’il peut provoquer de l’empoisonnement.
Des expériences ont démontré qu’une trop grande absorption de froment peut déranger la digestion.
Dix pour cent de froment dans le menu me semble être un maximum.

Paddy.

On trouve beaucoup de paddy (riz non décortiqué) dans les « dépuratifs » .
Il contient beaucoup de vitamines B et serait, comme le riz plein un bon remède contre la soif.
C’est du moins ce que je lis; mais je ne m’en suis jamais aperçu.

Chanvre et autres semences.

Nous ne classons pas le chanvre dans les graines, mais comme semence. Presque toutes les semences sont très oléagineuses.
Comme elles contiennent aussi beaucoup de protéines et d’hydrates de carbone ces petites choses (appelées dessert) sont très complémentaires pour les graines.
Je sers beaucoup de dessert.
Je l’achète en sacs de 25 kilos alors que je n’ai pas beaucoup de pigeons. Les frères Janssen ne donnaient quasiment que cela le matin. Le dessert et en premier le chanvre est excitant. C’est pour cela que beaucoup de pratiquants du « veuvage » en donnent avant la mise en loges.
Je doute pourtant que le chanvre puisse accentuer la chaleur sexuelle du pigeon.

Graine de lin.

Contenant beaucoup de graisse la graine de lin a donc une bonne valeur nutritive. On dit qu’elle active la mue et produit un plumage plus soyeux.
Il ne faut en servir trop car elle pourrait provoquer un empoisonnement. Mais elle est très bonne si l’on s’en tient à servir journellement une petite quantité. Le principal défaut de la graine de lin est qu’elle se gâte assez vite. Si les graines collent ensemble il faut les jeter.

Pindas.

Les pindas (cacahuètes) valent d’être présentés séparément. Si personne ne s’y intéressait alors que j’étais gamin, ils sont très en vogue de nos jours. Les pindas sont riches en protéines, en graisse et en vitamines B1, B2 et B6.
Ils font ainsi office de source d’énergie. Une fois que les pigeons les connaissent ils en deviennent très friands et cela permet de bien les apprivoiser. Ici aussi il ya danger d’excès.
On retombe alors dans l’excédent de graisse et de protéines dans le corps.
Je donne des pindas uniquement en saison de concours. Quelques jours avant le départ pour une épreuve, surtout si elle risque d’être rude.

Ligne de conduite :

De ce qui précède il apparaît que l’alimentation doit être adaptée aux circonstances. Il ya une nette différence entre le pigeon en mue, celui qui vole et l’autre qui élève.
Je conseille à tout qui manque d’information et redoute de commettre des erreurs de servir un mélange très varié. Avec beaucoup de graines, semences et légumineuses différentes.
Les pigeons à l’élevage peuvent recevoir quelques pois en supplément. Ceux qui participent aux concours plus de maïs et des pindas. On s’en tiendra au « dépuratif » pour ceux qui ne volent ni élèvent.
Petites graines pour les pigeons en mue. Nourrir correctement n’est pas sorcier.
Il faut savoir observer et flairer ce qu’il faut. Les pigeons vous diront si vous faites bien. Les résultats aussi, bien sûr.

Ad Schaerlaeckens le 05/02/2005