Compte tes voix et je te dis qui tu es

Voici venu le temps des bilans alors recompte bien tes voix !

En colombophilie, l’automne sonne traditionnellement le temps des bilans : on ré examine comme on peut le déroulement de la saison, on tente de tirer les conséquences des choix qui ont été faits en début de saison et on tente aussi d’analyser les raisons de tel ou tel déboire sur tel ou tel concours.

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Puis vient le temps de la confrontation, des avis à donner, des échanges quand ils ont lieu ou qu’on les laisse s’installer. Et parmi ces échanges il y a ceux, plus institutionnels cette fois, qui répondent aux obligations de la vie associative. En France on parlera plutôt des assemblées générales annuelles, statutaires celles-là, et non électives sauf à pourvoir des postes inoccupés.

A ce propos, d’aucun vous diront (dans un rapport national) que « Contrairement à la loi de la République qui stipule que ce qui n’est pas interdit est permis, en association : est permis, seulement ce qui est écrit. » Ah bon ? Et la LOI sur les associations du 1er juillet 1901 n’est pas une Loi de la République ? Faut pas tout mélanger là ! Et faut surtout pas arranger à sa propre sauce ce qui vous arrange parce que cela vous arrange… Voyez plutôt la suite…

Et puis, vient aussi le temps de la confrontation personnelle, celle qui vous amène à rendre compte de vos actes de dirigeant bénévole auprès de vos membres. Et là, force est de constater que se met en place « à l’insu de votre plein gré » comme on dit, toute une série d’agissements, de calculs, de décomptes de vos propres membres, de chasse aux pouvoirs de représentation, etc…, pour, en fin de compte, vous assurer que vous garderez bien ce tout petit pouvoir que vous avez acquis une première fois dans la vie associative parce que – souvenez-vous en – dans votre vie professionnelle, vous dépendiez toujours d’un supérieur.

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Et parmi vos calculs, comme dirigeant soucieux de vous maintenir à votre place – Ami lecteur, mettez vous dans sa peau… :

– Vous allez par exemple décompter d’abord le nombre de voix de votre propre société par rapport au groupement dont vous faites partie, et vous rendre compte qu’elle dispose bien d’une petite majorité, grâce à l’ajout subtil de tous vos parents non joueurs, mais qu’à cela ne tienne, ce n’est pas interdit…

– Puis vous allez vous rendre compte aussi que – du seul point de vue réglementaire – parmi les cinq sociétés que constitue votre petit groupement, sur les trois les plus importantes qui en font partie, l’une se dit agacée par vos agissements et fait finalement le choix de s’en aller jouer dans une région voisine en y ayant obtenu son adhésion à un autre groupement, et l’autre explique que tant que vous et vos acolytes figurerez parmi les dirigeants de votre groupement, elle ira également « jouer » ailleurs, mais uniquement pour préserver « la paix des âmes » dans le jeu auquel elle croit encore,

– Et puis vous allez surtout veiller à ce que de nouvelles sociétés qui se créeraient avec de nouveaux licenciés (pas des transfuges) ne puissent surtout pas disposer des voix de leurs propres adhérents aux assemblées générales à venir : pour cela, vous allez employer quelques mesures dilatoires, histoire de laisser passer les délais de prise en compte de nouvelles licences, puis profiter de l’ignorance de ceux qui ont encore votre écoute pour un temps et pour leur faire croire qu’un statut « d’invité » leur suffirait bien à jouer, docte concession que vous leur accorderiez (moyennant le maintien de vos voix encore majoritaires),

– Mais surtout, ce que vous vous gardez bien de leur dire, c’est que ce fameux statut « d’invité » n’existe nulle part ailleurs que dans votre tête à vous, et dans celle de vos quelques rares acolytes, et comme c’est vous qui avez ce petit pouvoir discrétionnaire, alors le tour est joué : en abusant même jusqu’à vos propres amis, ceux-là même à qui vous vous garderez bien d’expliquer vos basses manœuvres, vous allez pouvoir garder votre petite majorité et décider avec vos acolytes de ce que vous aurez envie de décider pour vous seuls, c’est à dire pour vous préserver ce tout petit pouvoir que vous avez encore… du moins pour un petit temps,

– Enfin, ultime recours à la perversion, vous n’hésiterez pas à mentir effrontément jusqu’à soutenir qu’on vous veut du mal à titre personnel quand d’autres dénoncent vos propres agissements, quand d’autres dénoncent aussi ce que l’évidence vous jette à la face lorsque vous couvrez les irrégularités de certaines situations en n’hésitant pas à travestir les règlements et les processus réglementaires de contrôle pour les arranger à votre sauce…

– Etc, etc…

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Et nous y voilà : si chacun s’est tu jusqu’à présent, croyant encore aux sirènes du rassembleur que vous vous étiez proposé d’incarner il n’y a pas si longtemps encore, le temps est venu maintenant d’ouvrir les yeux sur une réalité de terrain, implacable celle-là qui fait constater à tous combien vous vous montrez en fait le diviseur patenté des forces vives colombophiles régionales.

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Il y a peu, La vie Colombophile n°18 du 17 septembre 2015, un journal colombophile franco belge faisait état du « Coup de G…. de Jean-François« , où l’on peut lire : « il est grand temps qu’un ouragan ou qu’une nouvelle ère glaciaire nous débarrasse de ces dirigeants dinosaures qui sont les véritables fossoyeurs de la colombophilie » (sic). Eh bien, rien n’est plus vrai. Et si la vie associative a encore de beaux jours à vivre et à faire partager à une jeunesse en demande devant elle, ce ne sera qu’avec l’aide d’équipes colombophiles volontaires, inscrites dans le partage des valeurs de citoyenneté et véritablement motivées en affichant clairement un savoir être infaillible.  Mais ce ne sera certainement plus avec tous ceux-là qui continuent à vous dire : « Mais pourquoi changer ? On a toujours fait comme çà ! »

Paul-Edouard DESPIERRES, simple colombophile, encore passionné par le « jeu à pigeons »